Plamen

Krastev

Architecte associé
Co-gérant

bim

Quid du BIM ?

#mapReflexions #bim #architecture

Cela fait plus de 30 ans déjà que la conception et la communication de nos projets s’appuie sur le numérique et les performances exponentielles de l’ordinateur. Bien qu’il s’agisse là d’un bond de productivité extraordinaire, il y a toujours de puissants outils de CAO, DAO ou PAO d’un côté, et des architectes assistés de l’autre…
Aujourd’hui encore, un projet se concrétise par la production de plans, coupes, façades, de perspectives et autres images. C’est un modèle de production classique, unilatérale, de communication entre « initiés », chacun produit ses propres documents ( architectes, bureaux d’études, constructeurs ). C’est un modèle qui reste cependant coûteux sous bien des aspects : le nombre des intervenants et la diversité des outils et des formats utilisés impliquent des saisies multiples, induisant de potentielles incohérences à chaque réécriture et, souvent, la perte d’une grande quantité d’information à chaque étape.

Le Building Information Modeling ( BIM ) ?

Un « fichier BIM » d’architecte est, au départ, une maquette numérique 3D modélisée dans un logiciel dynamique. Elle inclut les informations accumulées à chaque étape du processus sur la morphologie et la géolocalisation de la construction, contient la quantité et la définition des propriétés des « éléments intelligents » ( objets, murs, portes, fenêtres ) ainsi que leurs interactions spatiales.
Un fichier BIM autorise un travail collaboratif simultané sur une maquette numérique unique. Architectes, bureaux d’études et autres intervenants alimentent un même fichier sans que le travail des uns n’interfère avec le travail des autres. La maquette peut être interrogée pour extraire, selon les besoins du moment, les informations à jour indispensables à la poursuite de l’action en cours. Ainsi, sont par exemple incorporés les calculs structurels et énergétiques, les dimensionnements chauffage, climatisation, aéraulique, emplacement des équipements, alarmes et sécurité, maintenance, etc.

BIM : méthode ou outil ?


Résolument les deux. Sa force réside dans le partage du savoir et l’intelligence d’usage de l’information.
Le BIM regroupe des processus pour produire, communiquer et analyser des modèles de construction, des données de gestion. Il permet de proposer un modèle unique du bâtiment, pour aboutir à une cohérence globale de documentation graphique, quantitative, qualitative et d’impact.
Cette méthode orientée « modèle 3D » est plus proche de la réalité, elle apporte une meilleure anticipation des problèmes, conserve l’aspect dynamique du projet et permet de générer directement, à partir du modèle, les vues en plan, coupe et façade.
C’est donc une base d’échange cohérente entre les divers acteurs du processus de bâtir, elle leur offre la possibilité de travailler en collaboration et de résoudre, au plus tôt, dès les premières phases de conception, les problèmes inhérents aux aspects structurels, techniques, économiques et réglementaires.
Là, l’architecte ne dessine plus vraiment, il construit.
Une démarche architectonique bien plus en adéquation avec l’étymologie de notre titre.
Le travail collaboratif entre les BIM
Concrètement, le BIM est une fonctionnalité proposée par les éditeurs de logiciels. Chacun des intervenants que sont l’architecte, l’ingénieur structure, l’ingénieur fluide, le thermicien ou le gestionnaire de projet utilise ses logiciels spécifiques, partage ses fichiers sur ses BIM. Tout ceci n’a bien entendu d’intérêt que si le BIM de l’architecte peut se synchroniser avec celui de l’ingénieur, par exemple. Les échanges entre les intervenants et leurs logiciels standards transitent alors par des exports vers des flux et des formats ouverts : c’est l’Open BIM, le travail collaboratif entre des BIM spécifiques. Suite à un effort international très large, des formats d’échange certifiés ISO sont apparus, utilisés par l’industrie du bâtiment, le format IFC ( Industry Foundation Classes ) en est un des plus universellement reconnu.

Questions de droit

Autour du BIM des questions inévitables de droits se posent : à qui la paternité du « modèle », à qui la responsabilité des erreurs éventuelles au cours de la collaboration ? Le travail véritablement collaboratif devenant peu à peu norme, la définition des périmètres progresse.

Véritable BIM bang !


Les donneurs d’ordre, publics ou privés, sont de plus en plus sensibles à cette méthode de travail car elle leur apporte une meilleure gestion et exploitation des biens dans le post-traitement du modèle, étape suivante logique de la vie du projet, c’est le « facility management ».
Déjà très répandu dans le monde anglo-saxon, le travail collaboratif fait désormais son apparition en France comme spécification. Nombreux concours et projets prestigieux en font désormais un critère prépondérant dans le choix du lauréat, la généralisation du BIM pour tous les bâtiments publics se fera sans doute à l’horizon 2017.
Nous sommes prêts car nous avons anticipé.
|